Rideau

Publié le par brulé

Ca y est, le combat s’achève, la douleur aussi par la même occasion : on saigne la bête. La fermeture du Nardo (tout comme celle du Maxime) sonne comme la fin d’une époque, celle où il était possible de bien manger et de bien boire (les deux en même temps) au centre ville de Poitiers. Désormais pour combler nos estomacs affamés il ne nous restera que de bien maigres consolations : pièce de bœuf sans grand intérêt, pizzas à la vas-vite, légumes en conserves ou encore fondue savoyardes… le tout arrosés d’innommables bouteilles made in Métro, et je ne parle pas des bars. Alors bon appétit !!!

Nous n’irons plus à l’As, célèbre table en bois qui accueillait les copains en face du comptoir (ce qui permettait à Thierry de causer avec ses potes), nous n’irons plus à la cave débusquer les nombreux flacons que Thierry planquait pour sa G… et qu’il refusait de vendre aux « touristes ». Nous ne demanderons plus jamais la fleur de sel et la moutarde au soufre qui agrémentaient notre hampe préférée.

L’histoire s’arrête donc là, pour laisser place à la nouvelle passion du français : le sandwich. Il envahira les rues, les places et les galeries marchandes, s’introduira dans la plupart des locaux commerciaux, entre une banque, une assurance et une chaîne de prêt-à-porter: La médiocratie règne en maître.
Finit le commerce indépendant, finie l’entreprise individuelle, finie la passion et l’énergie, tout ce qui restait de respectable dans notre économie disparaît dans la cohue des animations de supermarchés. Aujourd’hui, s’acharner à vouloir créer ou faire perdurer un commerce indépendant (de plus en centre-ville) relève du masochisme ou de la folie : les banquiers vous le diront.

Alors voilà, il ne reste plus qu’à espérer que nos amis fous et maso trouvent un lieu à leur aise pour retourner au charbon. Un lieu où nous reprendrons nos mauvaises habitude.
Sinon nous le ferons nous même... un jour.

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T
Je signale pour celles et ceux qui ne sont pas au courant que France 3 Poitou-Charentes a diffusé le samedi 23 août un sujet concernant les fermetures conjuguées du Nardo's et de Maxime . On se demande bien qui a pu faire ce (fabuleux) reportage...Merci qui? Merci le service public audiovisuel !
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C
Pourquoi les restaurants ferment ils les uns derrière les autres. Et pourquoi s'installer des autres endroits de bouche à moins cher ?Pourtant nous avons la gazette qui a l'air de bien marcher...Ne serait ce pas l'effet de travailler plus pour gagner moins ;)Et encore heureux qu'il n'y a pas tricaltel car au prix de pétrole... les barquettes vont encore augmenter...
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K
Je suis bien d'accord avec vous, l'heure des bonnes tables, servant de la qualité, des produits selectionnés à la fois pour leur qualité intrinsèque mais aussi pour la qualité de leur élevage devient de plus en plus révolue. Le centre-ville de Poitiers voit disparaitre depuis quelques années ses commerces, et désormais ce sont ses restaurants de qualité, qui font de Poitiers et du Poitou des lieux gastronomiques, simples et authentiques.Nous ne sommes pas des bestiaux de batterie, rendez-nous nos produits de qualité. NON à la mort des petits producteurs, des lieux de gastronomie vraie, des petits vignerons !Merci pour cette tribune cher brulé !
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D
Bravo ! Tout à fait d'accord. S'il y a une pétition celle là je la signe des deux mains !
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