Louis Julian, Laurent Bazin et mon cubi...
Qui n’a pas un litron ou un cubi de Julian qui traîne dans son frigo ? Oui, dans son frigo, car ils ont une fâcheuse tendance à gonfler les cubis à Louis. C’est pour cela qu’on les place bien en bas, dans le bac à légumes quit à se faire engueuler par « maman » si il n’y a plus de place pour les tomates et la laitue. C’est qu’on s’y attache à son BIB de Julian, il coule tellement vite qu’on oublie s’en être servit 7 fois en 15 minutes. Notre ami Marc, grand philosophe de son époque nous faisait part de sa profonde réflexion sur le sujet : « je sais pas pourquoi, mais ce vin il me rend joyeux… » . En effet, le Julian à la vertu de rendre heureux sans causer de désagréments. Faut dire qu’il met pas de soufre dans son vin, Louis. Du coup, ça coule, ça coule et les 5 litres y passent en quelques … heu… jours. Mais au fait, c’est quoi du Julian ? ça vient d’où cette chose ? Et bien c’est du « vin de table » cher ami, du vin de table de France, certifié Nature et progrès, sans soufre ajouté. A l’heure ou notre ami Laurent Bazin http://levindemesamis.blogspot.com/ Se prend encore la tête avec les problèmes d’agrément, d’INAO, etc… une autre partie des vino-fans picolent tranquillou du vin de table de partout en France sans demander de papiers au produit ingurgité. Rendez-vous compte, cher Laurent, vouloir à tout prix attribuer des papiers à ces vins est vain. Ils doivent rester dans la clandestinité, demeurer des vins de voyous, s’exprimer, se distribuer et se boire en dehors des cadres ringards de l’INAO. Vouloir l’AOC à n’importe quel prix c’est vouloir rentrer dans une famille qui ne veut pas de vous et ce, de force. « Pitié, aimez moi, adoptez moi, intégrez moi !! » Foutaises ! Qu’ils les gardent leurs AOC, nous boirons des « vins de table » et uniquement ça s’il le faut. Rompez ce lien malsain entre l’art et la stricte production agroalimentaire ! Le vin, le vrai est un art et c’est tout. Vouloir lui donner des papiers est presque un crime, c’est en tout cas un manque de considération. C’est un mal bien français, le papier, alors brûlons le !
Il n’existe aujourd’hui aucune corrélation entre une AOC et une quelconque qualité gustative, tous les passionnés de vins (et pas seulement) le savent bien. Alors pourquoi insister ? Un Marcel Richaud ne vend pas du Cairanne, il vend du Richaud, un Nadie Foucault ne vend pas du Saumur-Champigny, un Didier Barral ne vend pas du Faugère, une M-A Laurent ne vend pas du Côtes-du-Rhône, tout comme Picasso ne vendait pas des peintures espagnoles. Ils vendent déjà tous leurs œuvres grâce à leur signature, à leur « patte », à leur talent. Vouloir les résumer à une AOC et les faire rentrer dans l’immensité des médiocres est d’un manque de goût certain. D’ailleurs, de nombreux vignerons l’ont déjà compris, refusant dorénavant de présenter leur production aux commissions d’agrément. Voilà un bel exemple de courage, voilà un acte héroïque, plutôt que de pleurnicher et d’implorer la compréhension de la part de ceux qui n’en ont strictement rien faire. Un peu de courage Messieurs, et un peu d’honneur surtout. Voulez vous aussi que l’on aligne vos bouteilles chez Auchan à côté des vins de Bernard Magrez, histoire d’être considéré et représentés parmi les médiocres ? Allons, un peu de respect pour votre propre travail tout de même.
Pour finir, je retranscrirais cette petite définition bien sympathique qui figure, tel un mode d’emploi sur mon BIB de Julian : « un vin de qualité est un vin agréable au moment où il se consomme, laissant après son ingestion un bon souvenir et produisant à la longue sur notre organisme un effet bénéfique. Cette définition est aussi bien valable pour les vins d’appellation, que pour les vins de consommation courante. Certains peuvent s’en étonner » M.Flanzy.